• Je descends une à une les marches de l’escalier, j’essaye de faire le moins de bruit possible. J’entends la voix de Célia qui donne des ordres à chaque employé qui traverse son champ de vision. Je soupire et faits signe à Alexandre et Sophie de se taire. Nous contournons la zone de danger et finissons par arriver dans le jardin. Il est assez grand, de nombreuses tables et décorations sont installées. Je prends une chaise tandis qu’Alexandre et Sophie font de même. Nous nous asseyons.
    - Je n’aime pas du tout l’allure de tout cela, marmonnai-je
    - C’est assez jolie, répondit Sophie
    - Je ne comprends pas ton point de vue, c’est pourtant si jolie, ironisa Alexandre
    - Oui bien sûr, un véritable décor de rêve. Je déteste ce genre de réunion mondaine. Tout n’est que tromperie chacun porte un masque. Quelle journée de rêve.
    - Combien de temps avant le début de la bataille, me demande Alexandre, et bien sûr avec ta précision légendaire.
    - Oh demandé si gentiment je ne peux que répondre, il reste encore cinquante-six minutes Trente-trois secondes.
    - Que vous êtes déprimants vous deux, dit Sophie
    - Eh bien si ça t’amuses je te laisse ma place. Je suis sûr que Célia appréciera plus un faire-valoir comme toi que comme moi.
    - Tout de suite les grands mots, tu n’es pas un faire-valoir.
    - A tes yeux peut-être mais pas aux siens. Si je suis ici pour rencontrer ses « amis » alors il y a forcément anguille sous roche. De plus je ne suis pas vraiment le stéréotype de la fille parfaite.
    - Alors prouve-lui le contraire. Endosse le masque de la fille parfaite.
    - Je n’ai vraiment pas envie de faire ce genre de chose.
    - Ne serait-ce que pour aujourd’hui, j’aimerais voir à quoi tu ressemblerais en fille modèle.
    Je soupirais :
    - Et toi tu ne dis rien, dis-je à l’attention d’Alexandre
    - J’écoute et je me tais, ce genre de chose me dépasse.
    - Très bien, j’ai compris, une journée pas plus.
    - Parfait alors tu dois te maquiller.
    - Sérieusement ?
    - Bien sûr ! Je vais tout de suite chercher le nécessaire.
    Elle part vers la maison d’un pas assuré, le sourire aux lèvres. Une fois qu’elle est hors de portée je reprends :
    - Menteur
    - De quoi parles-tu, dit-il d’un ton faussement étonné
    - Cette situation t’amusais, je me trompe ?
    Un léger sourire s’étire sur ses lèvres :
    -  J’ai hâte de voir à quoi ressembles la version enfant parfaite.
    - Je ne suis pas un automate.
    - Je n’ai pas dit ça.
    - Je ne veux pas être un spectacle pour ce genre de personnes, dis-je en balayant du bras le paysage.
    - Le retour de la dépressive. Arrête de faire cette tête tu vas finir par me faire déprimer moi aussi.
    Je n’arrive pas à esquisser le moindre sourire alors l’expression d’Alexandre devient plus sérieuse.
    - Si tu ne veux pas, alors ne te force pas. Il ne faudrait pas que tu fasses une rechute. Tu n’as pas encore passé le cap de l’acceptation, tu marches sur la frontière.
    - Et le retour du psychologue. Sinon même si ça ne me plait pas voici la raison pour laquelle je me force à faire tout ce manège, dis-je en regardant derrière lui.
    Il se tourne et ajoute :
    - Une véritable tempête contre qui on ne peut pas résister.
    Sophie arrive une pochette à la main et le sourire aux lèvres. Elle s’assoit devant moi.
    - Qu’est-ce que tu veux ?
    - Je n’y connais rien, donc je te laisse faire par contre une seule condition, si jamais cet animal se permet un commentaire je veux le relooker façon Barbie.
    - Compris, tu arriveras à te tenir ?
    - La tentation est grande… Mais j’essaierai de me tenir.
    - Alors tu peux commencer.
    Sophie sort son matériel, Alexandre sort un livre alors je ferme les yeux. Je sens les pinceaux valser sur mon visage. Je me mets à compter doucement.  Un, deux, trois… Tout est noir, tranquille et silencieux. C’est agréable pourtant je ne me laisse pas happer par ce calme et reste consciente de tous ce qui se passe autour de moi. La valse des pinceaux s’arrête, j’ouvre les yeux, Sophie me regarde :
    - Finit.
    Alexandre relève la tête, observe mon visage avant de déclarer
    - Pas mal.
    Sophie sourit fier d’elle. J’attrape un petit miroir posé à côté d’elle et j’observe le reflet quelques secondes puis le repose.
    - ça passe.
    Célia nous appelle depuis la maison, nous nous levons et la rejoignons. Le crissement des pneus sur le gravier me fait comprendre que la tranquillité de tout à l’heure et belle et bien terminé.

    Je salue les innombrables personnes qui défilent devant moi, un sourire faux aux lèvres. Aucune conversation n’est dénuée d’intérêt personnel, les hommes et les femmes se jugent en silence. Je me tiens de bout sans parler à côté de Célia, elle parle avec une femme assez grande qui a surement dû avoir recours à la chirurgie esthétique pour ne plus avoir de ride et non à son fabuleux régime à base de plante. Il y a quelques enfants aussi. Je dirais qu’ils sont sept sans nous compter Sophie, Alexandre et moi, deux primaires, trois jeunes collégiens, en 6e ou en 5e, et deux autres qui doivent avoir mon âge. Pierre et Célia doivent être en haut de l’échelle de richesse puisqu’il y a concurrence pour réussir à leur parler. Et parfois ils utilisent leurs enfants. Ils les envoient pour me parler et essayer de sympathiser avec moi en espérant que je les présente. Ils se trompent je ne suis ni amicale, ni hostile, je n’avantage personne et je ne discrédite pas non plus. Je reste de marbre et toujours un sourire faux figé sur les lèvres. Célia me touche l’épaule, je la regarde puis reporte mon attention sur son interlocutrice. Elle s’adresse à moi :
    - Comment trouves-tu ton école ?
    - Très agréable.
    Célia reprends :
    - Je vous l’avez dit, cette pension est magnifique, les cours y sont de très bonne qualité n’hésitez pas.
    - Vous m’avez convaincu je pense que je vais y inscrire mon fils. J’espère que votre fille pourra l’aider à y trouver ces marques, ce n’est pas facile d’arriver en cours d’année.
    - Mais bien-sûr, tu l’aideras n’est-ce-pas ?
    J’acquiesce. Elle est moins idiote que les autres celle-là, attaquer quand il n’y a pas de concurrence. Cependant moi ça n’arrange pas mes affaires, et j’ai un nouveau problème.
    Un rire aigu se fait entendre, je ne pensais pas entendre un rire plus snob que celui de Célia mais je me trompais, je me tourne vers cette dernière, ses traits son plus crispé que d’ordinaire. Je reviens sur la personne en question. C’est une femme de taille normale mais d’une riche vulgarité, pire que Célia. Tous ses habits doivent être chers mais sa robe est moulante et son décolleté  est excessivement plongeant. Elle s’approche un sourire triomphant aux lèvres.
    - Je m’excuse du retard, nous avons été pris dans un embouteillage.
    - Ce n’est pas un problème, répondit Célia sur le même ton de fausse amitié
    Les deux femmes se toisent, cherchant la moindre faille chez l’autre. La femme vulgaire me regarde et sourie :
    - Comme elle est charmante, est-ce ta fille ?
    - Oui ma fille adoptive.
    - Enchanté je suis Camélia.
    Je réponds sur le ton le plus poli que je connaisse,
    - Moi de même.
    - Elle est bien élevée.
    - Evidement, elle doit être digne du nom qu’elle porte.
    La colère me monte mais je ne laisse rien paraître, elle qui me reprochait mon manque d’éducation, elle s’en vante maintenant. Je me calme et me reconcentre. Camélia, observe un peu autour d’elle, puis son regard se fixe sur les instruments. Je ne réagis pas mais je pense avoir compris où elle veut en venir.
    - Ta fille sait-elle jouer d’un instrument ?
    - Mais bien-sûr, répondit Célia comme si c’était une évidence.
    - Alors pourquoi ne jouerai-t-elle pas un morceau, dit-elle en parlant plus fort que nécessaire pour que toutes les personnes présentes entendent.
    - Sans aucun problème, va t’installer au piano.
    - Quel morceau.
    - Que dis-tu du Printemps de Vivaldi, un classique, annonça Camélia
    Je me dirige vers le piano et m’assois, je réfléchis quelques instant pour me remémorer les premières notes. Et je me mets à jouer, je ne réfléchis plus. Mes mains bougent instinctivement, Célia m’avait forcé à apprendre à jouer du piano, j’avais accepté puisque jouer ne me dérangeait pas. Ma grand-mère jouait souvent du piano. Le morceau se termine, je me lève et je retourne à côté de Célia. Ma performance ne devait pas être mauvaise puisque Célia arbore un sourire triomphant et Camélia semble fulminer de rage.
    Il se fait tard les invités saluent Pierre et Célia avant de partir, je continue de sourire jusqu’à la fin. Une fois le dernier groupe parti, je quitte Célia pour rejoindre Sophie et Alexandre.


    Je suis dans ma chambre, Plume n’y est pas ou plutôt je dirais qu’elle a trouvé un coin tranquille ou dormir. Sophie et Alexandre ne sont pas là non plus, ils doivent être dans leurs chambres. Je suis fatigué, je m’affale sur le lit. Je ferme les yeux, instinctivement je me mets à compter, un, deux, trois… Je m’arrête à 532 et me relève. Je marche doucement vers ma bibliothèque, je la contemple. Mon regard s’arrête rapidement sur l’histoire d’Alice aux Pays des Merveilles, l’histoire originale, puis va se poser sur la porte. Je me dirige vers cette dernière toujours aussi doucement. Je l’ouvre et remonte le couloir jusqu’à la chambre de Sophie d’où quelques rires familiers s’en échappe. Je toque avec la même douceur que lorsque je me déplaçais, cependant le bruit reste audible puisque Sophie me crie un « Entrez » qui me vrille les tympans. Je tourne la poignée et pénètre dans la chambre. Je referme derrière moi puis observe mes deux amis.
    - On dirait un fantôme ou un zombie tellement t’as l’air claqué.
    Je souris et une vague d’énergie afflux dans tout mon être, c’est agréable :
    - La ferme ce n’est pas toi qui t’es coltiné tous ces faux-culs aujourd’hui.
    Un sourire sarcastique que je connais bien maintenant s’étire sur ses lèvres et comme d’habitude ça n’augure jamais rien de bon. Je lance un regard rapide à Sophie qui me fait bien comprendre que la situation l’amuse et qu’elle ne va pas m’aider sur ce coup là. Alexandre qui n’avait rien manqué de notre rapide échange muet commente aussitôt.
    - Inutile de chercher de l’aide tu es fait comme un rat. N’oublie pas que j’ai un gage à disposition pour toi.
    Je réplique en souriant :
    - Pas si vite, d’abord le gage appartient à Sophie, donc il ne t’appartient pas.
    Je marque un petit temps :
    - Et de deux si j’étais à ta place je ne me mettrai pas à dos la personne qui va me sauver la vie, littéralement.
    - Et en quoi ma vie serait-elle en danger ?
    Sophie dont j’ai piqué la curiosité sors de son silence et ajoute :
    - Raconte.
    - Tu ne te rappelles pas que tu dois jouer une jolie romance avec Miss Quiche.
    - C’est qui Miss Quiche ? demande Sophie
    - Notre chère Mathilde. J’aime bien ce surnom pas toi.
    - Explique-toi ? Reprend Alexandre
    - Vu que l’on a un certain libre arbitre pour la pièce tu pourrais dire que le Chapelier serait plus du genre à retourner sa veste et qu’ainsi cela coïnciderai plus avec la version originale. Mais si tu as tant envie de vivre cette romance jusqu’au bout, il ne tient qu’à toi de le dire. Par contre préviens-moi que je puisse rire à cause du ridicule de votre situation ou bien vomir à cause de quelque chose d’aussi guimauve.
    - Les filles ça aiment les trucs guimauves pourtant.
    - Sale macho. Contrairement à ce que l’on pourrait croire c’est Sophie qui a répliqué le plus vite me coupant ainsi l’herbe sous le pied.
    - Règle numéro un avec les filles, préparez-vous avant de vous aventurez en territoire hostile surtout s’il s’agit des clichés.
    - Tu l’as fait exprès.
    - Bien sûr que non, comment pouvais-je savoir que tu allais réagir de façon aussi stupide. Dis-je d’un ton faussement outré.
    - Et même si elle avait prévu un piège, tu as le choix d’y tomber ou non. Le point est pour elle.
    Mes deux amis se remettent à parler entre eux sur un sujet qui m’échappe à cause de la fatigue.
    - Je suis complétement épuisé je vais me coucher.
    Je leur fais un petit signe de la main et retourne dans ma chambre.


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  • Je coiffe délicatement les cheveux de Sophie, nous avons décidé que je coifferais d'abord Sophie puis elle me coifferait après.
    - Que veux-tu?
    -Je ne sais pas amuse toi.
    -Très bien mais ne vient pas te plaindre après.
    Je regarde les cheveux de Sophie réfléchissant,  cette fête à l'air de tellement l'enthousiasmer alors je ferais des efforts pour elle mais pas pour mes parents adoptifs. Les cheveux de Sophie sont légèrement ondulés et lui arrive jusqu'aux omoplates. Je prends mèches d'un côté réalise une tresse et fait la même chose de l'autre côté. Je prends le reste des cheveux et réalise un chignon au quel je fixe les deux petites tresses. Je laisse Sophie juger du résultat. Elle se regarde dans le miroir puis me dit en souriant:
    -C'est parfait maintenant c'est ton tour.
    Je soupir et m'assois à sa place, avant qu'elle me demande quoi que ce soit je lui dis:
    -Je te laisse décider.
    Elle prend mes cheveux et les coiffe. Mes cheveux ayant beaucoup poussé ils m'arrivent presque jusqu'en bas du dos. Après avoir terminé de les brosser, elle me les tresse. Elle s'écarte avant d'ajouter:
    -Une coupe naturelle mais pas sans charme
    -Si tu le dis.
    Je me lève et attrape la boite contenant le reste de la tenue. Je mets le collier, les boucles d'oreilles puis enfile les ballerines. Je prends un petit album qui était aussi dans la boite. Je l'ouvre et le feuillette avec toutes les précautions du monde. Je finis par m'arrêter sur une photo et la sors. C'est une photo de ma mère, ces cheveux étaient un peu plus clairs que les miens, elle souriait et elle portait la même robe que moi. Je tendis la photo à Sophie qui m'observait. Elle regarde la photo attentivement et ajoute:
    -Elle te ressemble.
    -C'est ma mère.
    Je reprends la photo et la range à sa place.
    -Je propose que l'on aille rendre une petite visite à Alexandre pour voir s’il ressemble à un gentleman ou à un pingouin. Les paris sont ouverts
    -Je pari sur le gentleman. répondit Sophie
    -Moi, sur le pingouin.
    -Très bien alors la perdante à un gage.
    -Je suis sûr de gagner. Dis-je en rigolant
    Nous sortons et nous nous dirigeons vers la chambre où se trouvait Alexandre. Je pose ma main sur la poignée et regarde Sophie en souriant:
    -J'ouvre. Dis-je à l'intention d'Alexandre
    Et sans même attendre une réponse de sa part je tourne la poignée. Nous entrons dans la chambre, Alexandre était assis dans un fauteuil en train de lire. Sophie et moi l'observons sans rien dire.
    -Qu'y a-t-il?
    -Gentleman. Répond Sophie.
    -J'ai perdu.
    -Expliquez-moi?
    Nous nous mettons à rire sous le regard interloqué d'Alexandre. Une fois calmé Sophie se met à expliquer:
    -Nous avions parié sur ton apparence, j'avais parié sur une allure de gentleman et elle sur une allure de pingouin. Sauf qu'elle a perdu.
    -Je suis flatté de savoir que je ressemble à un gentleman mais je pense qu'une fille va avoir du souci à se faire pour m'avoir traité de pingouin.
    -Ne t'inquiète pas, répliqua Sophie, la perdante à un gage.
    -Il est hors de question que ce soit cet animal qui choisisse mon gage, c'est un sadique après tout.
    -Je prends sa pour une marque de respect de ta part, sinon qu'elle est le gage?
    -Je n'ai pas encore décidé autant réfléchir c'est une occasion à ne pas perdre.
    -Je n'aime pas trop la façon dont vous comploter tous les deux.
    Je m'adosse au mur en soupirant. Cette journée est déjà assez pénible comme ça. Je contemple Alexandre et Sophie qui discute de la meilleure manière d'utiliser mon gage. Ils ont l'air de tellement s'amuser et même si je pense bien m'entendre avec eux j'ai toujours l'impression que nous n'appartenons toujours pas aux même monde. Il y a comme un mur invisible qui nous sépare. J'ai envie de franchir ce mur toutefois j'ai peur de ce qui pourrait arriver si je passais dans leur monde. N’est-ce pas mieux comme ça? Ils sont heureux et je peux profiter d'un semblant de vie normale. Je ne peux pas en demander trop. Sans m'en rendre compte je m'étais mise à regarder sans regarder, si bien que je n'ai pas remarqué qu'Alexandre était planté devant moi. Je sursaute.
    -Tu t'es réveillé, dit-il d'un ton sarcastique, c'est la première fois que je vois quelqu'un dormir debout.
    -Je suis vraiment désolé mais ta beauté est aveuglante autant que ton ego d'ailleurs, répliquai-je sur le même ton.
    -Fille insolente je te rappelle que c'est pour toi que nous sommes venus ici. Par contre je dois reconnaître qu'il est vrai que ma beauté est éblouissante.
    -Quel enfant stupide...
    Sophie se lève d'un bon, je la regarde surprise.
    -Qu'y a-t-il?
    -J'ai complétement oublié de me maquiller.
    Surprise je ne peux pas m'empêcher de rire
    -Ne rigole pas, c'est très important
    Sur ce elle quitte rapidement la pièce. Je souris. Alexandre me regarde avant de dire:
    -Et toi tu ne te maquilles pas?
    -Très peu pour moi les trucs de filles c'est pas pour moi.
    -Tu devrais.
    -Comment, dis-je en faisant mine de m'énerver.
    -Je dis ça comme c'est tout.
    Je soupire et m'allonge sur le lit:
    -Tu es irrécupérable.
    -Tu parles de moi ou de toi, dit-il en souriant
    -Je n'en sais rien. Je suis fatigué avant même de m'être retrouvé au cœur de la bataille tu pense que ça veut dire quoi?
    Il me regarde surpris de la tournure qu'a pris la conversation.
    -Peut-être que tu es juste déprimée.
    -ça se tient mais je ne sais pas pourquoi mais j'ai vraiment un mauvais pressentiment concernant cette fête. D'habitude Pierre et Célia ne font pas attention à moi et encore moins me présente à leurs "amis".
    -J'aimerais bien pouvoir te rassurer mais j'ai aussi une drôle d'impression sur tes parents adoptifs. Dit-il en s'asseyant à côté de moi
    -Je n'aime vraiment pas cet endroit.
    -Y a-t-il seulement un endroit que tu apprécies.
    -Le campus. Je n'apprécie pas encore l'endroit mais c'est le seul où je me sens à l'aise du moins à peu près.
    -Tu finiras par l'apprécier.
    -Encore faut-il que ta futur petite amie me laisse tranquille.
    -Objection je le dis et le redis je ne veux pas sortir avec une quiche.
    -Elle n'a pas vraiment l'air de cet avis. Selon elle vous êtes liés par le destin. Je crois que tu vas avoir du mal à t'en débarrasser maintenant que tu dois jouer les amoureux transis avec elle durant la pièce. J'ai hâte de voir ça.
    -Je vais en faire des cauchemars oui.
    -Mon pauvre je te plains tellement.
    Je me mets à rire.
    -Toi tu as de la chance d'être habillé pour aller à la fête, sinon ça ferait déjà un moment que j'aurais régler ton compte.
    Je ne peux pas m'empêcher de rire de plus belle.
    -Tu ne paies rien pour attendre toi. Je me vengerai.
    -Eh bien je vois que l'on s'amuse bien ici. Dit Sophie en entrant dans la pièce. Mais il va falloir y aller la fête va commencer.
    Cette simple phrase à l'effet d'une douche froide, je me calme, me lève, remet dans l'ordre dans mes vêtements avant de dire:
    -On y va


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  • Le silence règne dans la pièce. Je jette un rapide regard à mes amis qui sont concentrés sur leur repas. Je regarde ensuite Célia, qui regarde son dernier téléphone portable, et Pierre, qui est concentré sur son journal. Je soupire. Je ne touche pas à mon assiette, je veux juste quitter cet endroit rapidement. Je ne peux plus supporter cette atmosphère, je me lève et débarrasse mon assiette. Célia daigne enfin porter son attention sur autre chose que son téléphone portable. Elle réagit comme si je venais de m'énerver:
    -Que fais-tu? Rassis-toi immédiatement.
    -Je ne vois pas pourquoi je resterai plus longtemps à cette table.
    -Tu dois m'obéir je suis ta mère.
    -Tu n'es pas ma mère. Et quand bien-même tu voudrais que je te considère comme une mère commence par te comporter comme tel.
    -Comment oses-tu? Et toi dis quelque chose. dit-elle en s'adressant à Pierre
    Pierre lève les yeux de son journal et nous regarde tour à tour Célia et moi.
    -Laisse la faire, elle doit être fatigué et elle a le droit de se reposer.
    Célia fait une moue indigné, s'apprête à dire quelque chose puis se ravise. Je regarde Sophie et Alexandre, ils auront bientôt finit de manger.
    -Vous pourrez monter quand vous aurez finit de manger.
    Sur ce je monte les escaliers et vais dans ma chambre. Je sors de mon sac une gamelle et de la nourriture pour chat. Je cherche rapidement Plume des yeux. Comme à son habitude, à l'école, elle dort en boule sur le lit. Je m'approche et la caresse doucement. Elle relève la tête tout en ronronnant. Je lui approche la gamelle et elle se met à manger. Je la regarde et ris.
    -Tu mène vraiment une vie de princesse, repas dans le lit, personne pour te dire quoi faire et tu obtient tout ce que tu veux.
    -Mon dieu la voilà qui devient folle, dit-Alexandre derrière mon dos.
    Je me retourne un peu surprise:
    -Depuis combien de temps es-tu là?
    -Depuis le moment où tu t'es mise à rire.
    -Tu aurais pu me prévenir. Ca ne se fait pas d'espionner les gens.
    -Eh bien le spectacle était assez amusant et je ne suis pas resté planté là à te regarder pendant de longues minutes, je me trompe.
    -Non, mais bon changeons de sujet où est Sophie?
    -Elle arrive, elle termine l'interrogatoire de ta mère.
    -De un ce n'est pas mère et de deux qu'est ce qu'elle lui demande.
    -Au rien de bien étrange, comment nous t'avons rencontré, comment nous sommes devenus amis etcetera.
    -Je vois, donc Sophie ne devrait pas trop tarder.
    Je m'assois sur le lit. Je fais signe à Alexandre de s'asseoir aussi mais il préfère restez debout. Il regarde tout autour de lui et finit par dire:
    - Ta chambre ici et celle de l'école son identique.
    Il s'arrête un instant et se met à fixer le phœnix, puis reprend:
    -Je me demandais qui a fait le phœnix?
    -C'est moi.
    Il me regarde surpris.
    -Quoi, tu trouves que c'est impossible pour moi?
    Il sourit
    -Non, je suis un peu surpris c'est tout.
    J'entends du bruit dans l'escalier
    -Quelqu'un arrive, ça doit être Sophie.
    Effectivement Sophie entre dans la chambre tout sourire. Je la regarde sans comprendre.
    -Qu'est ce qu'il y a?
    Elle sourit toujours sans rien dire. Le silence de Sophie a surement du attiser la curiosité d'Alexandre car il reprend:
    -Aller crache le morceau. Qu'Est-ce qui te fait sourire autant.
    Alors elle se décide et parle:
    -Demain aura lieu la fête d'anniversaire d'Espérance et Célia m'a demandé de la préparer pour demain.
    -Je refuse.
    -S'il te plaît laisse moi faire, d'accord?
    -N-O-N
    -De toute façon tu n'as pas le choix. Désolé Alexandre mais j'ai beaucoup de travail, si tu vois ce que je veux dire.
    -Ne t'excuse pas, j'ai hâte de voir le résultat. Tout ça promet d'être très intéressant.
    Je m'énerve:
    -Tu ne vas pas t'y mettre toi aussi.
    Il sourit, fait mine de ne pas m'avoir entendu et sort de la chambre tandis que Sophie se met à sortir une à une les affaires de mon armoire. Je m'assois dans le fauteuil de mon bureau. Je me mets à dessiner sur une feuille au stylo des motifs sans aucun sens. Je me réfléchis sur une façon de me sortir de cette situation. je trouve finalement une alternative mais avant il faut que je poses quelques questions à Sophie.
    -Tu cherches quoi?
    Sophie relève la tête et me réponds :
    -Une robe.
    -J'en ai quelques une.
    -Tu parles de celles aux couleurs sombres?
    Je hoche la tête.
    -Hors de question, réplique Sophie.
    -Elles sont jolies pourtant.
    -Elles sont tristes, me corrige-t-elle.
    -Je vois.
    -Tu n'as pas quelque chose de plus joyeux?
    Touché, je souris.
    -Joyeux, je ne sais pas mais avec une belle couleur, oui.
    -Rassure moi, elle n'est pas rouge sang.
    Coulé, me dis-je.
    -Non.
    Je m'approche du placard. Je sors une petite clef de ma poche. Je m'accroupis et lui montre une petite porte que j'ouvre. Je prend une boite blanche et referme la porte. J'ouvre la boite et étale le contenu sur mon lit de façon à voir toute la tenue. Une robe d'un bleu si clair que l'on pourrait le croire délavé. La robe possédait une ceinture en tissu d'un bleu métallique magnifique. la tenue était accompagné d'un collier et de boucle d'oreille dont le pendentif et les pierres pendantes des boucles étaient du même bleu que la ceinture. les ballerines étaient aussi de ce bleu métallique. Je regarde Sophie qui contemplait la robe arborant un grand sourire.
    -Elle est parfaite, dit-elle.
    -Maintenant que tu connais ma tenue, je veux voir la tienne.
    -Pas de problème.
    Elle part chercher sa tenue pendant que je range soigneusement mes vêtements.
    Le véritable combat commence demain, me dis-je.


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  • Le voyage en voiture a été plutôt court. Sophie et Alexandre n'ont pas arrêté de plaisanter et de rire pendant tout le trajet. J'aurais espéré que ce moment ne s'arrête jamais mais devant nous se dresse les imposantes grilles en acier noires. Elles s'ouvrent dans un grincement sinistre. La voiture s'avance au pas dans l'allée. Le chauffeur s'arrête devant l'immense maison de Célia et de Pierre. Devant la porte d'entrée, John est statique comme à son habitude. Une fois que le chauffeur a serré le frein à main,  John s'approche et ouvre ma portière
    -Bonjour, Mademoiselle. Comment allez-vous?
    Je soupire quittant ma bonne humeur contre un discours monotone.
    -Bonjour John, je vais bien. Je vous présente mes deux amis, Sophie et Alexandre.
    Mes deux amis hochent la tête sans savoir quoi dire. Je reprends.
    -Nous allons voir Célia et Pierre mes parents. Pouvez-vous monter les bagages dans nos chambres?
    -Bien-sûr Mademoiselle.
    Nous sortons de la voiture. Je me dirige vers la porte. La main sur la poignée, je demande:
    -Prêt pour l'enfer?
    Ils me sourient sans dire un mot.
    -Je vais prendre ça pour un oui.
    J'ouvre et entre. Je regarde rapidement autour de moi. La maison est rangée et il n'y a plus aucun carton qui traîne. Je me retourne et je vois Plume restée derrière la porte. Je m'approche et la prends dans mes bras. Je fais face à mes amis:
    -Je vais vous faire un petit tour du propriétaire.
    Je marche un peu et j'entends un rire aigu que je ne connaîs que trop bien. Célia. Malgré le fait que je n'ai aucune envie de la voir, je me résigne et me dirige vers le lieu d'où provient le rire. Célia se trouve dans un petit salon secondaire. Elle est assise sur un canapé en cuir blanc et en face d'elle ,sur un fauteuil, une de ses "amies" avec qui elle bavarde. Je soupire et toque. Célia s'arrête de rire et se retourne. Elle me regarde, et sourit, puis s'adresse à son invité:
    -Je te présente ma fille adoptive Espérance.
    L'inconnu me regarde comme pour me juger puis reporte son attention sur Célia. Cette dernière me fait signe d'entrer. Voyant que je ne bougeais pas elle me dit:
    -Viens t'asseoir.
    J'avance un peu dans la pièce et fais signe à mes amis d'avancer eux aussi avant de lui répondre.
    -Je dois terminer de faire visiter à Sophie et Alexandre, ainsi qu'installer Plume.
    Je ne sais pas ce qui l'a le plus surpris, que j'ai un chat ou bien que j'ai des amis. Sans quitter son air surpris elle se met à me dévisager ainsi que mes deux amis avant de dire:
    -Je vois... Tu as décidé d'acheter un chat.
    -Non, c'est un cadeau qu'ils m'ont fait pour mon anniversaire dis-je en désignant Sophie et Alexandre.
    Elle les dévisage encore une fois. Je profite de son silence pour parler:
    -Je suis désolée, mais nous allons vous laisser. Comme vous voyez j'ai a faire.
    Nous partons rapidement. Je soupire.
    -Je propose que l'on monte dans ma chambre, je n'ai pas vraiment envie de continuer la visite.
    Aucun des deux ne me réponds mais je me dirige quand même vers ma chambre. J'entre et m'assois sur le lit. Sophie et Alexandre m'imite sans rien dire. Il y a un lourd silence alors je m'énerve un peu:
    -Vous avez perdu votre langue vous deux?
    Ils se regardent et hésitent un peu finalement c'est Sophie qui répond:
    -C'est juste que même si nos parents sont aisés ta maison et ton majordome sont impressionnants.
    Je souris, me détendant un peu.
    -Ne vous inquiétez pas vous n'aurez aucun problème avec Pierre, il passe la plus part de son temps à travailler quand à Célia, elle vous posera peut-être quelques questions mais elle sera surement trop "occupée" pour se soucier plus de vous. Sinon je suis surpris que tu ne te sois permis une réflexion idiote, dis-je à l'attention d'Alexandre.
    -Mes réflexions ne sont pas idiotes. Et si tu tiens tant que ça à ce que je fasse une réflexion je dirais que ta famille fait cliché.
    -Pour une fois je suis d'accord avec toi.
    Alors nous nous mettons à rire tous les trois en parlant des clichés sur les familles riches. Peut-être que ce court séjour ne sera pas aussi désagréable que cela finalement.


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  • Je range mes affaires dans mon sac, repensant à la lettre de Célia. Il a été décidé que je passerai tout une semaine chez mes parents adoptifs avec Sophie et Alexandre à condition de rattraper les cours que nous manquerons. Je ferme mon sac et le porte jusqu'au couloir. Maintenant il reste à savoir si Plume va accepter de quitter le campus. Je rentre à nouveau dans ma chambre et cherche Plume. Je la trouve recroqueviller sous le bureau s'accrochant à son tissu. Je la regarde et m'approche pour la prendre dans mes bras, elle hésite un peu puis s'avance vers moi et grimpe dans mes bras. Je la caresse et sort de la chambre. Je ferme la porte à clé, attrape la anse de mon sac et me dirige vers la sortie du bâtiment. Je descends les escaliers un casque de musique sur les oreilles, fredonnant la musique. Je sens quelqu'un enlever mon casque de mes oreilles. Je me retourne et me retrouve nez à nez avec Mathilde. Je ne lui avais pas reparlé depuis notre petite altercation. Je soupire.
    -Que me vaut cette honneur?
    Elle sourit comme si je venais de la complimenter avant de répondre:
    -J'en entendu dire que tu allais t'absenter pour la semaine avec Sophie et Alexandre.
    Je la regarde attendant qu'elle continue et elle me regarde comme si j'étais une imbécile qui ne comprenait rien
    -Je me fiches parfaitement de Sophie mais je t'interdis d'entraîner Alexandre dans tes délires gothiques. Je ne comprends pas d'ailleurs pourquoi il reste avec toi et cette imbécile. J'imagine que vous lui faites pitié. Alexandre a un cœur trop bon envers vous.
    Je la regarde, la voilà partie dans un monologue passionné érigé autour d'Alexandre. Je remets mon casque sur mes oreilles et profite d'un moment d'inattention de sa part pour partir. Elle se rend rapidement compte que je suis partie et malgré mon casque je l'entends crier des paroles que je ne comprends pas.

    J'arrive enfin à la voiture et heureusement Mathilde ne m'a pas suivie. Je remarque Alexandre adossé à la voiture. J'enlève mon casque et lui dis:
    - J'ai eu affaire à ta plus grande fan, il n'y a même pas une minute. Elle me disait de ne pas t'embarquer dans mes délires gothiques.
    Il me regarde et décoche un de ses sourire moqueurs.
    - Il faut la comprendre. Je suis un dieu pour elle, alors savoir que je traîne avec une fille assez stupide pour vouloir mourir dès que l'on a le dos tourné...
    -Qui tu traites de fille stupide?
    Il éclate de rire, je reprends:
    -Admettons que tu sois un dieu lequel serais-tu?
    Il fait semblant de réfléchir intensément et répond:
    -Apollon, un dieu magnifique tout comme moi.
    Cette fois c'est à mon tour d'éclater de rire et Alexandre me regarde comme si je venais de l'insulter. Je me calme un peu.
    -Oui, et bien redescend sur terre Apollon parce que nous allons en Enfer.
    Je reprend mon sérieux à cette idée et me dirige vers le coffre de la voiture pour y ranger mon sac. Je regarde ma montre
    -Elle en met du temps Sophie.
    Il me regarde amusé:
    -Et bien c'est une fille
    Je le fusille du regard:
    -Qu'est ce que c'est censé vouloir dire?
    -Que tu n'es pas une fille! Répond-il d'un ton moqueur que je lui connais bien.
    -Et je suis quoi alors?
    -Je dirais que tu es une extraterrestre.
    -Mais oui bien-sur...
    - ALEXANDRE, ESPÉRANCE!!!!
    La voix de Sophie nous sort de cette conversation sans aucun intérêt. Je la regarde arriver en courant traînant sa valise derrière elle. Je lui fais signe. Lorsqu'elle arrive à proximité je lui lance:
    -Tu comptes partir pour un mois?
    Elle me fusille du regard.
    -Dans cette valise se trouve tous ce dont une femme à besoin pour une semaine. Dit-elle fièrement
    Je me tourne vers Alexandre
    -Tu es sûr que ce ne sont pas toutes les filles qui sont des extraterrestres.
    -Et bien ça demande réflexion.
    -Bon ce n'est pas tous mais il est temps de prendre notre voiture pour les Enfers.
    Je leurs souris mais en vérité je ne suis pas enthousiaste à l'idée d'aller dans la maison de mes parents adoptifs. J'ai même un mauvais pressentiment.


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