• Chapitre 17

    Aujourd'hui je reprends les cours avec une certaine appréhension. Je ne suis pas inquiète pour les cours mais la discussion qu'Alexandre et moi avons eu se répète dans ma tête. Je ne comprends pas. Pourquoi m'a-t-il dit cela? Pourquoi m'a-t-il rendu mon couteau? Et enfin, pourquoi m'a-t-il prise dans ses bras? Alors j'appréhende le moment où nous nous verrons. Je ne pourrai pas l'éviter puisque lui et Sophie doivent rester avec moi à cause de ma soudaine envie de suicide... On toque, je me lève automatiquement, toujours plongée dans mes pensées pour trouver une solution à mon problème. J'ouvre. Je regarde mon visiteur, je suspends tous mes gestes comme pétrifiée. Je n'arrive pas à y croire. Le problème que j'essayais à tout prix d'éviter se trouve devant moi. Il me regarde sans rien dire. Après une minute de silence qui semble durer des heures je décide de prendre la parole en tentant de paraître calme:

    "- On doit y aller c'est ça?"

    Il acquiesce simplement, mais ne bouge pas, les yeux toujours rivés sur mon visage.

    "-J'ai quelque chose sur le visage?

    -...Non. Je me disais juste que c'est dommage de cacher ton œil gauche avec tes cheveux."

    Et d'un geste aussi doux que rapide il ballait ma mèche du revers de sa main, puis se retourne avant d'ajouter:

    "On y va?"

    Je me précipite dans ma chambre pour attraper mon sac, et sors rapidement de ma chambre avant de la fermer. Alexandre a déjà un peu avancé mais il n'est pas très loin. Je le regarde de dos. J'ai le cœur qui bât à cent à l'heure. Il faut que je me calme. J'essaye de me calmer. Je me focalise sur ma respiration et les battements de mon cœur ne faisant plus attention à ce qui m'entoure. Mon rythme cardiaque redevient normal. Je continue à marcher sans prêter attention à rien. Puis je sens un choc. Je remets tous mes sens en alerte. Et il ne me faut pas plus d'une seconde pour comprendre d'où vient le choc et à mon cœur de s'emballer de nouveau. Je suis entrée dans Alexandre qui n'est pas dos à moi mais face à moi. Il se met à parler:

    "C'est bon t'es revenue parmi nous?"

    Je hoche la tête, incapable de dire un seul mot. Il reprend:

    "Bon, pendant que ton cerveau était en mode hors connexion, j'étais entrain de te dire que j'avais les cours en double pour toi."

    Il sort de son sac une pochette rouge et me la tend:

    "-Tous les cours que tu as loupés sont dedans.

    -Merci."

    Je range la pochette maladroitement en évitant son regard. Je me remets en marche pour éviter d'avoir à lui parler plus longtemps. Je regarde ma montre et m'exclame:

    "-On va être en retard."

    Je ne laisse pas le temps à Alexandre de réagir que je me mets à courir. Nous arrivons essoufflés devant la salle. Les élèves sont en rang et se taisent tous dès que l'on arrive. Bien que je pense que la raison de leur silence n'est pas due à notre arrivée quelque peu étrange mais plutôt à cause de moi. Je rigole, retrouvant toute mon assurance:

    "-Les rumeurs vont vites, on dirait. Peut-on savoir laquelle est la raison de se silence de mort?"

    Dès que j'ai prononcé le mot mort les élèves ont fui mon regard et je comprends:

    "- Je vois... Alors vous avez eu vent de l'affaire d'hier. C'est normal cette affaire est publique." dis-je d'un ton sarcastique.

    Je marche doucement à la recherche d'une personne bien précise. Je finis par la trouver et me tourne vers elle. Je souris:

    "- Si je veux savoir qui est la source alors autant demandé à une experte en la matière. N'est-ce pas Mathilde?"

    Elle tremble légèrement, avant de répondre:

    "-Je n'y suis pour rien du tout et même si c'était le cas personne ne te croirait car tu n'as aucune preuve.

    -Oui donc autant abandonner l'idée. A vrai dire je voulais te demander ce qui c'était passé entre Alexandre et toi avant-hier car j'imagine qu'Alexandre t'a gracieusement éviter une humiliation en publique."

    Son regard de chien battu me suffit pour comprendre qu'Alexandre ne l'a pas ratée et cela me suffit. Je me dirige vers la fin du rang comme à mon habitude et j'y retrouve Sophie. La cloche sonne dans les haut-parleurs. Nous entrons en cour. La journée se déroule sans rien de particulier et nous quittons la classe vers seize heure. Je m'apprête à retourner dans ma chambre quand Sophie m'attrape par le bras et me dis:

    "Viens, on va à la cabane."

    Je la suis sans résister. Je m'assois dehors, adossée à la cabane. Sophie me sourit avant d'annoncer:

    "Vous deux, vous ne bougez pas, je reviens bientôt."

    Je la regarde partir intriguée puis je réalise la situation lorsqu'Alexandre s'allonge à côté de moi, je m'exclame:

    "-Qu'est ce que tu fais?!

    -Je me repose sa ne se voit pas. Tu sais garder une bête ce n'est pas de tous repos.

    -Qui tu traites de bête.

    D'un mouvement rapide, je lui attrape les deux poignets d'une main et met l'autre sur sa gorge. Il répond:

    " Tu vois qu'est ce que je te disais, une vraie bête."

    Et sans rien comprendre, il inverse les rôles. Je me débats en vain. Je le regarde avant d'ajouter:

    "Je déteste perdre."

    Il me regarde me lâche et dit:

    "Alors dans ce cas là ne perds contre personne."

    Je souris et d'un geste rapide sort et débouche un petit flacon. Il s'affaisse. Je regarde ma montre, 5 minute de tranquillité. Quelques secondes plus tard Sophie revient les bras chargés. Je me précipite pour l'aider. Elle me remercie puis regarde le corps d'Alexandre que j'avais adossé au mur de la cabane. Elle me regarde et je lui répond:

    "-Il va se réveiller dans quelques minutes ne t'inquiète pas c'est juste qu'il m'a un peu cherchée. Sinon tu as besoin d'un coup de main?

    -Non c'est bon, mais si tu veux te rendre utile essaye de réveiller un peu Alexandre.

    -Ok." soupirai-je

    Je fouille dans mon sac et fini par trouver la seconde fiole que je débouche et fais sentir à Alexandre. Je me penche pour observer la réaction, il ouvre un peu les yeux. Je range la fiole et m'apprête à me relever quand Alexandre m'attire vers lui et me prend dans ses bras je le repousse, et lui dit:

    "Il serait temps de te réveiller je suis pas ta princesse."

    Je me retourne vers Sophie et lui dit:

    "C'est bon il est réveillé."

    Elle me fait signe de m'asseoir sur la nappe de pique nique à côté d'elle. Je m’exécute. Alexandre nous rejoint, encore un peu dans les vapes. Sophie me sourit et me dit:

    " A cause de ta petite dépression hier on a pas eu le temps de te le souhaite mais joyeux anniversaire." Elle me tend une boite percée.

    Je l'ouvre. Dedans une petite boule de poils noir dort à l'intérieur. Un petit chaton. Je l'attrape doucement et le prend dans mes bras. Je regarde Sophie et la remercie ainsi qu'Alexandre qui ajoute:

    "Bon faudrait peut-être que tu lui donnes un nom. C'est une femelle."

    Je réfléchis:

    "-Pourquoi pas plume?

    -Je suis d'accord. Dit Sophie

    -Ça passe. Ajoute Alexandre

    -Alors voici une nouvelle habitante, pas vrai Plume?"


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